La
Coupe internationale (aussi appelée
Coupe Antonín Švehla lors de la première édition ;
Coupe Dr. Gerö pour la dernière) est l'une des premières compétitions entre équipes nationales de football disputée régulièrement en Europe. Elle est un important précurseur du Championnat d'Europe des Nations. Six éditions furent disputées, entre
1927 et
1960.
Histoire
Dans les
Années 1920, le
Football sortait à peine d'une période pionière et, comme beaucoup d'autres sports, il commençait à passer outre les frontières des simples nations en essayant d'organiser des compétitions qui mettraient aux prises les écoles de chaque pays.
, dirigeant et entraîneur de la fédération autrichienne, avait déjà pensé et organisé la Coupe Mitropa, compétition pour les équipes de clubs, véritable prédécesseur de la Coupe des clubs champions. C'est encore lui qui conçut et qui organisa une compétition analogue pour les équipes nationales : la Coupe internationale (Europapokal der Fußball-Nationalmannschaften).
Les années dorées
Les quatre membres fondateurs de la compétition furent l'Autriche, l'Italie, la
Tchécoslovaquie et la Hongrie, c'est-à-dire les fédérations dont les équipes nationales dominaient à l'époque le football continental européen. La Suisse s'associa aussi à ces équipes.
Cette compétition représentait en quelque sorte la consécration pour les plus grandes puissances footballistiques de l'époque. En effet, à l'exception de la coupe du monde de 1930 en Uruguay, les noms des cinq participants du tournoi (la Suisse y compris) étaient toujours apparus sur le podium des plus importantes manifestations des Années 1920 et 1930 : les tournois olympiques et autres championnats du monde de football.
Le football danubien, comme il était alors appelé, fondé sur le dynamisme des acteurs et sur la possession de balle, était édicté comme exemple de style et d'élégance, alors que le football italien, peut-être plus utilitariste, était cependant destiné à récolter la plupart des lauriers planétaires, étant ainsi sacré champion du monde en 1934, 1938, et champion olympique en 1936. Il manquait à l'appel les anglais, qui s'obstinaient à ne pas participer à quelque compétition officielle que ce soit, à l'exception du British Home Championship qui les voyait s'opposer aux autres équipes nationales britanniques.
Deux fois aux Azzurri, une fois à la Wunderteam
La première édition de la coupe fut jouée dans les années
1927 –
1930. La formule, qui sera restée inchangée pour les éditions suivantes, prévoyait la constitution d'une poule
à l'italienne : chacune des équipes nationales se confrontait à deux reprises aux autres, une fois à domicile et une fois à l'extérieur.
La première édition fut remportée par l'Italie, qui précéda d'un petit point la formation autrichienne. On dit que Vittorio Pozzo, le sélectionneur de l'Italie, fit visiter à ses joueurs les champs de bataille de la Première Guerre mondiale avant de disputer le dernier match, décisif : il fallait battre la Hongrie sur ses terres pour dépasser l'Autriche (qui avait un point de plus mais avait déjà joué toutes ses rencontres) et pour distancer les adversaires du jour, à égalité de points avec la Squaddra Azzura. En pratique, il s'agissait de battre d'un seul coup les deux nations issues de l'Empire Austro-hongrois, ancien adversaire dans le conflit passé. L'entreprise fut couronnée de réussite et l'Italie s'empara de Budapest avec un retentissant 0 - 5 (et un Coup du chapeau de Giuseppe Meazza) le 11 mai 1930.
En récompense, le vainqueur reçut une coupe particulière en cristal de Bohême, don de l'ancien Premier ministre tchécoslovaque Antonín Švehla, raison pour laquelle cette première édition fut aussi appelée Coupe Švehla. Le premier exemplaire du trophée se cassa en tombant par terre peu après avoir été remporté par les Italiens. Une anecdote veut que Vittorio Pozzo en ait conservé un éclat en poche, comme porte-bonheur personnel.
Le tournoi connut un énorme succès et on organisa tout de suite une deuxième édition, disputée entre 1931 et 1932, et à l'occasion de laquelle la Wunderteam autrichienne rendit la pareille à l'Italie en gagnant le tournoi et en relégant les azzuri à la deuxième place.
La troisième édition fut encore l'affaire de l'Italie, de nouveau en lutte singulière avec la robuste équipe transalpine. La squaddra azzura perdit contre l'Autriche en février 1934, à Turin, sur le score de 2 buts à 4, mais sut obtenir une victoire décisive 0 - 2 (doublé de Silvio Piola pour ses débuts en équipe nationale), trois mois plus tard à Vienne. La quatrième édition fut interrompue après les premières rencontres à cause de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie. Dans les années qui suivirent, notamment en raison des relations conflictuelles, le tournoi ne fut plus disputé.
Renaissance et déclin
Déjà peu de temps après la conclusion de la Seconde Guerre mondiale, les pays européens qui avaient précédemment animé le tournoi s'activèrent pour le relancer : la nouvelle édition, la
cinquième, fut disputée à partir de
1948. Les difficultés liées aux années d'après-guerre imposèrent cependant une répartition excessivement espacée des matchs. La
Guerre froide commençait : la Hongrie et la Tchécoslovaquie s'opposèrent à un changement de régime et finirent de l'autre côté du
Rideau de fer. Ces événements étrangers au football rendirent extrèmement difficile l'organisation de la compétition. Il fallut presque cinq années pour compléter le cycle des rencontres : à la fin, c'est la Hongrie de
Ferenc Puskás (meilleur buteur avec dix réalisations) qui finissait la course en tête, récoltant ainsi son seul laurier. L'équipe italienne, réduite par le
Drame de Superga, ne put faire mieux qu'avant-dernier, juste devant la Suisse, traditionnelle lanterne rouge du tournoi.
La coupe internationale fut jouée pour la sixième et dernière fois sous l'égide de la toute nouvelle UEFA, en incluant l'équipe de Yougoslavie. La compétition traîna difficilement sur six ans (1954-1960) à la fin desquels vaincut une Tchécoslovaquie en net progrès (elle deviendra vice-championne du monde deux ans plus tard). L'Italie fut encore reléguée à l'avant-dernière place, surclassant seulement la Suisse.
La coupe jouée à cette période a été intitulée à la mémoire du docteur Josef Gerö, dirigeant de la fédération autrichienne de football, disparu en 1954. Ce nom fut d'ailleurs parfois attribué, à tort, aux éditions d'avant-guerre.
Avec la fin de la sixième édition, en 1960, la coupe internationale, qui avait désormais perdu beaucoup de sa signification et de son intérêt, fut remplacée par une compétition plus organisée : le Championnat d'Europe des Nations, organisé directement par la fédération continentale.
Palmarès
Meilleurs buteurs